« version imprimable »

Les écoles de langue française en contexte minoritaire au Conseil scolaire acadien provincial ont plusiers mandats à remplir: pédagogique et culturel.

Par le premier, son mandat pédagogique, elle contribue à l’épanouissement individuel des jeunes francophones en leur permettant d’acquérir les connaissances et de développer les habiletés et les compétences nécessaires pour vivre pleinement leur vie adulte. En vertu de son deuxième mandat, sa mission communautaire et culturelle, elle a la responsabilité d’accompagner les jeunes francophones dans leur construction identitaire en facilitant la découverte et l’épanouissement de leur langue, de leur culture et de leur communauté. La construction identitaire est sans aucun doute un facteur essentiel de la réussite scolaire. ».
 
Pour de nombreux élèves, l’école de langue française est l’endroit unique où ils pourront découvrir et mieux comprendre ce qu’est la francophonie. Le personnel enseignant les rapproche le plus de la francophonie. Le rôle du personnel enseignant dans la construction d'une identité francophone occupe donc une place essentielle. Pour plusieurs élèves, l’enseignant ou l’enseignante est perçu comme celui ou celle qui contribue le plus à leur conscientisation et à leur engagement envers la francophonie. L’école de langue française doit donc saisir toutes les occasions qui se présentent pour que les élèves, dans toute leur diversité, puissent vivre des expériences positives en français.

La pédagogie en milieu minoritaire offre au personnel enseignant des outils conçus pour assurer le succès des élèves tant au niveau scolaire qu’identitaire.

Les composantes de la pédagogie en milieu minoritaire sont intégrées au processus d’enseignement-apprentissage. Les composantes sont :

  • Rapport positif à la langue française
  • Enculturation francophone active
  • Conscientisation et engagement
  • Leadership communautaire 
  • Autodétermination
  • Maîtrise des apprentissages

Il est important que les élèves, lors de leur cheminement scolaire, développent un rapport positif à la langue française et se sentent confiants de parler français dans leur quotidien. Développer un rapport positif à langue française est un des premiers pas envers une sécurité linguistique. Une sécurité linguistique est présente lorsque les locuteurs se sentent confiants dans leur façon de parler peu importe leur accent. Lorsque les élèves ressentent une sécurité linguistique, cela développe, chez eux, une confiance langagière. Tout en continuant de développer la sécurité linguistique, c’est aux enseignants de développer une aisance langagière chez eux dans toutes situations de communication. Cette aisance se développe en enseignant et en développant les compétences langagières à l’oral.

Une aisance langagière signifie d’être apte à penser dans cette langue et non de faire de la traduction simultanée. 

Pouvoir parler français spontanément et de manière adéquate implique la capacité à penser dans cette langue. Plus particulièrement, en milieu minoritaire, il est important de permettre à tous les élèves d'enrichir leur répertoire langagier dans toutes les disciplines scolaires et dans tous les contextes sociaux afin de leur permettre de manipuler la langue avec aisance et de valoriser le français. Les élèves n'ayant pas toujours les mots pour parler de leur réalité, il est essentiel d'accorder des temps d'enseignement explicite de l'oral et d'accorder du temps en classe pour leur permettre de développer ces habiletés grâce à un encadrement qui assure un progrès langagier. Il faut également accorder du temps pour leur permettre de s'exprimer en français, et ce, dans toutes les disciplines scolaires et parascolaires. Le développement de cette aisance va venir sécuriser davantage ce sentiment de confiance.

Afin d’assurer une sécurité linguistique, il faut changer notre mentalité envers la langue. Il faut se mettre à réfléchir que…

  • la langue agit autant d’une langue de travail et d’apprentissage, que d’une culture et d’une identité qui doit être cultivée et valorisée;
  • le français est aussi une langue de socialisation qui doit trouver sa place à l’extérieur des salles de classe (dans les activités parascolaires, dans les réseaux sociaux, dans les espaces communautaires et dans la culture de chacun);
  • le français (tous ses dialectes, toutes ses variantes) doit être entendu dans les médias régionaux et nationaux;
  • le français, comme toutes les langues, a le droit d’évoluer, de s’adapter et de grandir;
  • avec l’appropriation de la langue vient le développement de la fierté et du plaisir du français.

Pour développer une sécurité linguistique, l’école peut jouer un rôle en

  • permettant une prise de conscience de l’existence d’autres accents francophones canadiens;
  • enseignant la distinction entre les accents et les variantes d’une langue;
  • enseignant explicitement comment faire preuve de flexibilité en ajustant sa variante selon la situation de communication;
  • développant l’habileté d’ajuster sa variante selon la situation de communication;
  • valorisant le français comme langue de socialisation en plus qu’une langue de travail (et faire la distinction entre les deux);
  • donnant aux élèves des occasions de discuter et d’échanger, entre eux, en français, dans un contexte où ils ne seront pas jugés.